Si on veut aller loin, il faut partir ensemble


Zack Dumont

Le proverbe a résisté à l’épreuve du temps : « Si vous voulez aller vite, partez seul. Si vous voulez aller loin, partons ensemble. » L’adage n’est pas attribué à une personne en particulier et c’est peut-être intentionnel. Il illustre ce que le leadership n’est pas et, au lieu de cela, il invite à la collaboration, à la coopération, à la coordination et à l’engagement; en un mot, des outils que les leaders s’efforcent d’utiliser.

Le leadership se rapporte aux autres. Les titres ou les diplômes ne sont pas les garants de la réussite. Un leader doit trouver des moyens de créer un environnement particulier; un environnement où la compétence collective de tous les membres de l’équipe peut rayonner de manière optimale. De plus, lorsque l’occasion de mener se présente, nous apprenons que nous serons éventuellement sous le feu des projecteurs – ce sera parfois bien accueilli, et parfois non – inutile de forcer, donc. Ainsi, on peut plutôt utiliser cette occasion pour braquer les projecteurs sur les autres.

Le leadership, c’est savoir écouter les autres, et pas nécessairement donner le premier coup de pioche. Pour s’appuyer sur un autre dicton important : les leaders mangent en dernier. Pour un leader, c’est certainement bien de proposer des idées, surtout si elles sont innovantes. Cependant, une idée ne vaut pas grand-chose si le visionnaire ne peut aider les autres à voir comment ses avantages l’emportent sur les risques. Bien qu’il faille travailler ensemble pour que chaque voix soit prise en compte, la communication de la vision d’une manière convaincante et inspirante relève des personnes qui occupent des postes de direction. Cela permet d’atteindre l’état dans lequel une équipe peut prendre des décisions éclairées, ce qui ne se résume pas seulement à « la majorité l’emporte » : il s’agit d’abord de trouver un consensus.

Le leadership demande qu’on voie loin. Par exemple, il ne s’agit pas seulement d’équilibrer le budget de cette année, il faut aussi équilibrer celui de l’année prochaine, celui de l’année d’après, et ainsi de suite. Il s’agit de mettre en place des cycles budgétaires… à l’infini. Il ne faut surtout pas tout dépenser maintenant, car demain se prépare aujourd’hui et aujourd’hui est le fruit d’hier. Pour cela, il nous faut marcher sur un fil. Faire fi d’aujourd’hui et parier sur demain est non seulement mal vu, mais aussi, sans doute, contraire à l’éthique. En tant que leaders, nous devons penser à la durabilité, prendre en compte aujourd’hui et demain, et trouver l’équilibre entre les décisions sûres et les risques calculés. Un héritage ne se laisse pas à la génération actuelle, mais à celles qui viendront ensuite.

En ces temps difficiles marqués par des incertitudes, je n’ai jamais été aussi reconnaissant et optimiste envers la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux (SCPH). Bien que nous ayons assisté à plus de réunions virtuelles que nous n’aurions pu l’imaginer, que nous ayons lutté contre une économie tumultueuse et que toutes les chances aient été contre nous, notre conseil d’administration et notre équipe de direction ont relevé le défi. À tous les membres et sympathisants de la SCPH, le personnel et les bénévoles, y compris les membres des conseils, sections, comités et groupes de travail affiliés, vous vous attendiez probablement à une expérience quelque peu différente de celle que vous avez vécue. Pourtant, nous continuons! C’est possible, parce que vous êtes tous des leaders. Vous faites le nécessaire pour les autres, leurs désirs et leurs besoins. La SCPH engrange les succès et l’avenir est prometteur. On se serre les coudes et on va plus loin.


Zack Dumont , B.S.P., A.C.P.R., M. S. (Pharm.), est président et agent de liaison interne de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux

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Canadian Journal of Hospital Pharmacy , VOLUME 75 , NUMBER 1 , Winter 2022